Laurence de la Fuente / Compagnie Pension de famille
UN SPECTACLE de Pension de Famille
Adapté du roman de Véronique Ovaldé
Mise en scène Laurence de la Fuente
Avec Lucia Sanchez
Création Festival CHAHUTS/ Bordeaux
L’HISTOIRE

Soyez imprudents les enfants est un roman initiatique : L’histoire d’une adolescente
espagnole, Atanasia, une fille unique de treize ans qui s’ennuie à périr dans
l’Espagne des années 80, entre un père dépressif, brisé par une trahison familiale et
politique, et une mère au foyer qui tente de colmater les brèches de la tristesse de
son époux en astiquant ses vitres et ses parquets.
Atanasia rêve d’un prince charmant qui tarde à se manifester. Et puis Atanasia
grandit, sans qu’un quelconque événement perturbe cette plaine morne du temps
intermédiaire et interminable de l’adolescence.
La mort de Franco ne changera rien à l’ordre des choses. La mort d’un petit ami
victime d’un attentat de l’ETA non plus. Seule la découverte d’une toile lors d’une
visite scolaire dans un musée, du peintre Roberto Diaz Uribe, un choc esthétique qui
se transforme en obsession lui fera quitter ce nid étouffant pour Paris et l’entrainera
dans une longue quête à la poursuite de ce peintre, lui permettant au passage de
s’émanciper d’un destin trop attendu, et de découvrir ainsi la vérité à la fois sur cet
artiste et sur ses propres origines.
NOTE D’INTENTION

« Soyez imprudents les enfants » ! Avec cette injonction faite aux plus jeunes à la
liberté et à la prise de risque, au voyage, à la traversée des frontières, Véronique
Ovaldé nous a donné envie d’explorer notre adolescence, et celle des autres. Cette
étape décisive qui nous fait devenir ce que nous sommes, mais aussi, comment nous
sommes peut-être devenu.e.s ce que nous ne voulions pas être, ou comment, nous
avons malgré tout, réussi à déjouer certaines prédictions.
Aujourd’hui, dans ce moment de crise, où l’appel du large semble plus difficile à
envisager, et où le « Restez chez vous » devient l’injonction planétaire, il nous semble
utile de réinterroger ce projet de création à l’aune de certains événements historiques
et sociaux.
Si l’héroïne de ce roman, Atanasia, le personnage du spectacle, évoque un exil à la
fois banal et imprudent, tout en poursuivant une quête des origines, de Bilbao à
Paris, au début des années 90, elle retrouve ainsi le fil d’un passé enfoui, qui finit
toujours par ressurgir là on ne l’attend pas forcément.
Atanasia déterre le passé familial, et découvre la tragédie de son père.
Nous racontons la vie d’Atanasia à travers une performance dans laquelle nous
brouillons les frontières entre ce qui est vécu et inventé, entre documentaire et
fiction, pour rendre compte de cette écriture qui tient le pari d’être à la fois
terriblement drôle, avec un humour féroce, tout en conservant une grande tendresse
pour ses personnages.
Avec sa plume lucide, à la fois enjouée et tragique, tout en racontant l’adolescence
d’une jeune femme intrépide, Véronique Ovaldé jette un regard amusé sur ses
contemporains.
Laurence de la Fuente et Lucia Sanchez
LES THEMES, L’ADAPTATION


Dans l’adaptation, on suit Atanasia sur une période qui débute à ses treize ans pour
se terminer lorsqu’elle parvient à la vingtaine, à la fin de l’adolescence. Que se passe
t’il quand on a treize, ans, quatorze ans ? Quel est le rapport au corps ? Et quel est le
rapport à l’école, aux parents, aux artistes, aux modèles que la société veut nous
imposer ? Et puis que se déroule t’il dans ce monde en mouvement, et dans cette
Espagne qui garde son roi, et ne met pas dehors son caudillo ?
Lucia Sanchez, est née dans cette Espagne postfranquiste, elle a connu la peur de
l’ETA, les passions post-dictatoriales et comme Atanasia, elle aussi était venue à Paris
au début des années 90 avec l’envie de se définir ailleurs que dans le système qu’on
lui imposait.
Laurence de la Fuente, la metteure en scène, est aussi d’origine espagnole. Elle s’est
aussi reconnue dans le portrait de cette adolescente obsédée par les livres cherchant
à tout prix la possibilité de s’échapper de l’ennui provincial et familial.
Laurence de la Fuente a imaginé un spectacle performatif pour décrire les méandres
d’une émancipation à des codes et à des normes: ceux de la famille, d’une identité
féminine prédéterminée par l’abnégation et la soumission, et ceux d’un modèle
paternel ancré dans la mélancolie. Qui retracera comment une presque enfant
construit son identité d’adulte. Et tiendra compte aussi du passage d’un pays à un
autre, d’un destin programmé à un autre, et puis, d’un siècle à l’autre, du vingtième
au vingt et unième. L’adaptation privilégiera ce rapport entre le temps intime et le
temps social, entre deux espaces, Bilbao et Paris. Entre l’Espagne et la France.
Elle ne souhaite surtout pas illustrer le roman mais bien plutôt rendre compte de
l’originalité de son héroïne et de sa force d’évocation par le travail sur le plateau, le
dialogue entre les mots et les images, entre son enquête et les révélations, entre les
tableaux vivants et les récits vécus.
Atanasia éclot peu à peu, vivant ses expériences de jeune adulte dans ce qui pourrait
ressembler à un spectacle d’apprentissage.
Avec l’artiste Anne Moirier, dont le travail réside dans le fait de détourner nos
environnements quotidiens, la mise en scène fait le pari d’une installation comprenant
des éléments de mobilier, six chaises, et une table, qui se reconfigurent à chaque
séquence, et permettent de figurer de manière abstraite et concrète des extérieurs
comme des intérieurs (rues, salon, cuisine…) en évitant ainsi tout naturalisme.
UN MONOLOGUE EN COMPAGNIE D’AMATEURS


Dans ce spectacle, nous invitons sur scène des personnes d’origine basque ou
espagnole, afin de mêler individu et collectif, de proposer ainsi des contrepoints à
cette émancipation individuelle, et ainsi enchâsser sur le plateau, une histoire
individuelle et une époque, de mélanger fiction et réel.
Lors des résidences avec le réalisateur sonore, nous avons enregistré les
témoignages, récits, mais aussi d’autres voix : celle de la mère d’Atanasia, de son
père, de l’universitaire russe qui guide Atanasia vers le peintre Diaz Uribe. C’est aussi
le chamboulement grâce à l’art, le sens de l’amitié ou la beauté de l’intelligence en
action qui sont questionnés lors de cette création.
Riches de notre travail en documentaire et avec différents publics amateurs, nous
élaborons à chaque représentation une forme dramaturgique qui puise dans le vécu
de personnes, des amateurs d’âge et de profils différents présents lors des
représentations, ou enregistrés sur place.
Il peut s’agir de chanteurs/ses basques, de témoignages ainsi que des
questionnements adolescents.
La présence d’amateurs permet de faire advenir de façon extrêmement concrète,
l’imaginaire politique et poétique.
Soyez imprudents! est aussi une histoire d’exil et de retour aux origines nécessaire
pour mieux se construire, et prendre son envol.
Comment une société peut-elle vraiment se modifier en masquant ainsi son passé, et
comment une adolescente peut se construire, sans explorer les secrets de famille ?
PRESENTATION DE L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
Lucia Sanchez est réalisatrice et comédienne, Laurence de la Fuente, metteuse en
scène et autrice, leurs chemins se sont croisés à de nombreuses reprises. Depuis
longtemps, elles cherchaient un texte qui puisse allier leur goût pour le documentaire
et les formes performatives pour le plateau, à leur prédilection pour les écritures
contemporaines ludiques.
Elles ont eu un coup de foudre pour l’héroïne d’un roman de Véronique Ovaldé :
« Soyez imprudents les enfants ». Elles ont pensé à leurs propres parcours en
découvrant cette jeune Atanasia, fille de la classe moyenne qui s’ennuie à périr dans
l’Espagne des années 80, au point d’avoir l’impression que ce texte leur était adressé.
LAURENCE DE LA FUENTE
Elle a adapté et mis en scène pour le plateau des textes d’Alban Lefranc, Laurent
Mauvignier, Antonio Lobo Antunes, et ses propres textes. Elle a terminé récemment au
Chalet Mauriac, un récit mettant en jeu diverses adresses, personnelles et fictives…. Elle a
publié, en collaboration avec Françoise Valéry, Echanges giratoires aux éditions N’a qu’un
œil, ainsi que Les Performances éthologiques de Font en collaboration avec le plasticien
Bruno Lahontâa, aux éditions de l’Attente. Elle a publié dans diverses revues : Espace(s)
Frictions, D-Fictions…Elle s’installe fréquemment en résidence dans différents espaces
publics et anime, en écho à ses propres textes, des ateliers d’écriture, et des spectacles
intégrant des amateurs aux professionnels (festival Chahuts). Elle travaille souvent avec des
publics amateurs notamment en situation de handicap, et réalise avec eux des fictions
cinématographiques.
LUCIA SANCHEZ
Elle a joué au théâtre des textes d’auteurs contemporains avec Patrice Douchet,
Michel Dydim, Renaud Cojo et Laurence de la Fuente. Elle joue aussi à la télévision et
au cinéma avec François Ozon, Delphine Gleize, Valerie Donzelli ou Yves Caumon.
Parallèlement à son travail d’interprète, elle réalise des documentaires, des films ou
elle aborde sur un ton décalé des sujets de société qui la tiennent à cœur. Son travail
a été primé à plusieurs reprises et diffusé à la télévision.
Ensemble, Laurence de la Fuente et Lucia Sanchez ont créé Ludidrama, spectacle
créé au Carré/Les Colonnes. Elles ont aussi été en résidence à la Maison Maria
Casarès pour Les Actrices, spectacle créé au Glob théâtre à Bordeaux.
VERONIQUE OVALDE
Véronique Ovaldé a publié neuf romans dont Et mon cœur transparent (prix FranceCulture-Télérama), Ce que je sais de Véra Candida (prix Renaudot des lycéens 2009,
prix France télévisions, et Grand prix des lectrices de ELLE, Des vies d’oiseaux, La
grâce des brigands, à l’Olivier Soyez imprudents les enfants. Elle a également publié
des livres illustrés parmi lesquelles (La petite zibeline, (Bourse Goncourt du livre
jeunesse, actes sud Junior, Paloma et le vaste monde, A cause de la vie, avec Joann
Sfarr.
ANNE MOIRIER
Artiste plasticienne, Co-habitante de la Fabrique Pola. A étudié de 2003 à 2007 à
l’École des Beaux-Arts de Rennes FR, de 2005 à 2006 au département sculpture – art
public de la Faculté des Beaux-Arts de València ES et de 2009 à 2011 à l’Institut Art in
context à Berlin DE.
Dans des lieux de la vie quotidienne, d’entreprises, d’administrations, d’associations,
de lieux culturels, d’institutions, dans des espaces publics ou à domicile, elle crée des
performances et des installations avec les personnes qui les fréquentent et les
habitent, à partir de l’environnement existant.
MANUEL COURSIN
Manuel Coursin est régisseur et réalisateur sonore. Depuis 1985, il accompagne des
projets de danse contemporaine, de théâtre et d’autres projets éphémères et sonores
comme radio et installations. Il cumule parfois la présence scénique et le travail
sonore : par exemple dans les pièces d’Alain Michard, de Marco Berrettini de Sylvain
Prunenec, de Fanny de Chaillé, et de Mathieu ma fille Fondation.
ERIC BLOSSE
Eric Blosse est créateur lumière pour la danse, le théâtre, les installations, la musique
contemporaine, l’opéra, les performances et événements tout en essayant
d’interpréter ces mots de Marcile Ficin « Arde, e non luce ».
Il accompagne de nombreuses compagnies : Ariadone, Collectif A.A.O., Collectif
Crypsum, Collectif je suis noir de monde, Eclats, La Coma, Les Etonnistes, La Main
Harmonique, MC2A, Ouvre le Chien, Paul les Oiseaux, Rhizome, Sandrine Anglade,
Sylex… Son travail a été vu régulièrement à l’Opéra National de Bordeaux, et
notamment pour les opéras Tamerlano de Haendel ou Le Balcon de Peter Eötvös et
plus récemment Low Heroes de Renaud Cojo, créé à la Philharmonie,
En coréalisation avec l’OARA, Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine