Durée 2 h 50 avec entracte
Opéra-bouffe de Gioachino Rossini en deux actes
Livret de Jacopo Ferreti d’après le drame semiserio de Stefano Pavesi inspiré du conte Cendrillon de Charles Perrault
Créé en 1817 au Teatro Valle, Rome.
En 1817, Rossini crée, en 24 jours, sa propre adaptation du célèbre conte de Perrault, Cendrillon. Il reprend pour elle les ressorts de l’opéra-bouffe pour en faire une œuvre jubilatoire. Au conte traditionnel, il substitue trois éléments. Ainsi, la marâtre se fait parâtre, puisque c’est ici la mère de Cendrillon qui se remarie et meurt après la naissance de ses trois filles. De même, pas de bonne fée dans l’opéra de Rossini, mais un philosophe mendiant. Enfin, à l’instar des Jeux de l’amour et du hasard de Marivaux, le prince se voit accompagné d’un valet, avec qui il échangera ses vêtements afin de mieux juger de l’attrait qu’on lui porte.
Rossini prend ainsi ses distances avec l’univers des contes : Cendrillon, c’est avant tout l’histoire d’une jeune femme dont l’humanité triomphera sur l’artifice de ceux qui lui veulent du mal. Ce qui laisse à Sandrine Anglade le loisir d’insister sur la fraîcheur d’un opéra-bouffe qui utilise le déguisement, le quiproquo plus facilement que la magie. Rien n’est vain car chacun s’y dévoile : chaque travestissement est une métamorphose pour lire au mieux dans les cœurs.
Pour l’équipe artistique réunie par Sandrine Anglade, cette Cenerentola est l’histoire d’une rêverie vers un ailleurs à la fois drôle et cruel. La prouesse est de mélanger le comique et le sérieux avec finesse. Ainsi passe-t-on de la truculence de la Commedia dell’arte avec des comiques de situation sans temps mort, des travestissements et des quiproquos à la profondeur de thèmes comme la justice, le pardon et la délicatesse des sentiments qui prennent forme comme de la dentelle. S’il y a une métamorphose dans cette mise en scène, ce n’est pas celle d’une citrouille en carrosse mais bien celle de la conscience d’une jeune femme qui s’affirme et prend son destin en main.
Distribution
Antonello Allemandi, direction
Sandrine Anglade, mise en scène
Claude Chestier, costumes et scénographie
Éric Blosse, lumières
Pascaline Verrier, mouvements et chorégraphies
Julie Boulianne, Cenerentola
Juan Jose De Leon, Don Ramiro
Florian Sempey, Dandini
Marco Filippo Romano, Don Magnifico
Gabriele Sagona, Alidoro
Emmanuelle De Negri, Clorinda
Catherine Trottmann, Tisbe
Orchestre de l’Opéra de Limoges
Chœur de l’Opéra de Limoges
Direction : Jacques Maresch