La scénographie

A propos de 12 995 ambarésiens… et moi

Mise en onde visuelle et sonore.

C’est en associant la mémoire de la carte géographique scolaire, suspendue devant le tableau noir, celle qui représentait les unités urbaines comme autant de bulles monochromatiques en suspension au dessus des fleuves et des étendues vertes et marron, avec l’image de la représentation du macrocosme et du microcosme, assemblés dans les cercles concentriques, arc en ciel au dessus de la tête d’Adam dans le premier vitrail nord du chœur de la cathédrale d’Auch que j’ai imaginé l’espace qui pouvait exposer la collecte Ambarésienne de Renaud Borderie et Sophie Robin.

Le lieu de la représentation des hommes et du territoire parcouru, depuis les  parties communes jusqu’aux lieux de chacun, ensembles, collectivités, particularismes, rues, maisons, trottoirs, poubelles, toutes les formes de limite, de frontière comme les espaces de partage et de circulation, seront assemblés en des « cadres-fenêtres témoins », additionnés en une verticalité d’ « Homme debout » afin de reconstituer le vivant saisi par chacun des instants de la collecte. Ainsi il y aura cinq modules composés de réhausses palettes empilées pour représenter le lieu du stockage de la récolte tout en conservant de la transparence et cela malgré l’accumulation. Le contenu de ces « Hommes debouts » aux têtes, cœurs, ventres et pieds remplis d’images encadrées, seront différemment composés et associés.



Il s’agit dès l’entrée du lieu d’exposition de mettre chacun des visiteurs-promeneurs à distance égale de perception de l’image redonnée, sans porter atteinte à l’interprétation qu’il pourra faire des associations qui lui sont proposées.

Le territoire recrée est au regard de celui qui vient à sa rencontre identique à l’onde qui se propage.

C’est la lumière qui révélera l’arc coloré et concentrique, celui là même qui donne les limites urbaines, les mouvements des dynamiques sociales sur la carte, et cela dans un désir de permettre des passages, des franchissements, de faire apparaître un chemin vers…, c’est encore la propagation de l’onde évoquée plus haut.

Au delà des « cadres-fenêtres témoins », il y aura un lieu d’écoute pour les paroles recueillies lors de la collecte, privilégiant une restitution destinée à n’être entendue que par celui qui viendra à sa rencontre. Ainsi l’onde sonore restera au creux de chaque écoute sans interférer sur les fenêtres ouvertes sur le territoire ambarésien.

L’image d’ensemble de l’espace d’exposition sera traversée par des évènements de nature à perturber tout risque contemplatif, du type de ceux que peuvent provoquer la rencontre inopinée d’une voie autoroutière au sommet d’un tertre broussailleux  ou l’arrrivée soudaine de l’orage lors d’une promenade de dimanche après-midi en famille.

Eric Blosse

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